Contributopia : dégoogliser ne suffit pas

Après trois années passées à « Dégoogliser Internet » en proposant plus de trente outils alternatifs, l’association de promotion du logiciel libre Framasoft donne aujourd’hui une nouvelle impulsion à son action, pour ne plus agir uniquement contre les géants du web, mais autrement.

Ce nouveau plan triennal se nomme Contributopia, et détaille douze actions en faveur d’outils numériques conçus par et pour les personnes qui souhaitent une alternative à la consommation de nos data.

Les géants du web connus sous les acronymes de GAFAM, NATU ou BATX exercent sur nous une triple domination : économique, technologique et culturelle. En concentrant nos données personnelles, qui sont les traces numériques de nos vies, les produits et services de ces géants du web leur ont permis de se hisser parmi les plus grandes puissances financières mondiales. Leurs plateformes, basées sur un code et des algorithmes volontairement obscurs, imposent leur culture et leurs choix aux internautes du monde entier.

Face à ce constat, l’association Framasoft s’est engagée durant trois ans dans la campagne de sensibilisation,« Dégooglisons Internet » en proposant plus de trente alternatives libres et éthiques aux services en ligne traditionnels. À l’issue de cette campagne, ces services sont désormais utilisés par des centaines de milliers de personnes chaque mois, ce qui est déjà une victoire. Mais s’arrêter là serait une erreur, car pour ces irréductibles libristes, dégoogliser ne suffit pas.

Ainsi, avec la nouvelle campagne Contributopia, l’association Framasoft vient de dévoiler sa feuille de route pour la période d’octobre 2017 à octobre 2020. Sur le fond, cette campagne propose de concevoir douze outils numériques facilitant la collaboration numérique (2017-2018), la multiplication des hébergements éthiques de services en ligne (2018-2019) et la transmission des savoirs (2019-2020).

Sur la forme, Framasoft propose d’ouvrir les portes de la contribution en établissant le lien entre la sphère des militant·e·s des libertés numériques et le milieu associatif, celui de l’économie sociale et solidaire ou encore les réseaux de l’éducation populaire.

Depuis mi-octobre, l’association a mis en ligne :

« Lorsque ce sont les acteurs du numérique qui décident à eux seuls des outils qui accompagnent nos vies et influencent nos comportements, cela mène aux dérives inquiétantes des monopoles tels que Google, Uber ou Facebook. », précise Pierre-Yves Gosset, délégué général de l’association. « Les communautés du logiciel libre ont la capacité de créer des outils numériques éthiques, conçus avec et pour les personnes qui portent les mêmes valeurs, dans d’autres domaines. La campagne Contributopia est donc une invitation à voyager, ensemble, vers cette convergence des buts. »

Retrouvez les douze actions proposées sur le site de la campagne « Contributopia ».

Concepts clés

Vie privée, données personnelles, intimité numérique, indépendance numérique, autonomisation, essaimage, empouvoirement, éducation populaire, concentration des données, décentralisation des données, capitalisme de surveillance, contribution, société de contribution, profilage publicitaire, surveillance privée, alternatives éthiques, logiciels libres, culture libre.

Framasoft

Issue du monde éducatif et désormais tournée vers l’éducation populaire, Framasoft est avant tout un réseau de projets, dont le premier, l’annuaire Framalibre, remonte à 2001.

Plus de cinquante projets en ligne sont animés par des personnes collaborant autour d’une même volonté, promouvoir les libertés numériques, en s’organisant sur trois axes : promotion, diffusion et développement de logiciels libres, enrichissement de la culture libre et proposition de services libres en ligne.

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